Ils se mobilisent contre la dégradation de leurs conditions de travail et la rigueur budgétaire affectant la santé…
« On n’est pas des machines, on est des êtres humains ». Les infirmiers, en mal de reconnaissance, mais aussi les aides-soignants et autres personnels hospitaliers, sont appelés à se mobiliser ce mardi contre la dégradation de leurs conditions de travail et la rigueur budgétaire affectant la santé.
Grève nationale, rassemblements partout en France…
Les fédérations FO, CGT, SUD et CFTC de la fonction publique hospitalière, mais aussi, fait rare, une vingtaine d’organisations infirmières salariées, libérales ou étudiantes, ont choisi la même date pour tirer la sonnette d’alarme.
Plusieurs cas de succises recensés
A Paris, un cortège doit s’ébranler vers 10 h 30 de Montparnasse en direction du ministère de la Santé dans le 7e arrondissement, où seront reçues des délégations, selon les syndicats.
« Etranglement budgétaire », manque de personnel, augmentation de l’activité, cadences infernales…
Reste que les réformes de ces quinze dernières années, comme l’instauration de la tarification à l’activité pour financer les hôpitaux « à l’acte », ont déstabilisé les personnels, principale variable d’ajustement en période de restrictions budgétaires.
Cet été, les suicides de plusieurs soignants, dont au moins cinq infirmiers, ont mis en lumière une souffrance grandissante, affirment les syndicalistes, même si ces drames sont toujours « multifactoriels ».
Des personnels en « souffrance »
« On voit une recrudescence des tentatives de suicide, de burn-out » dans les établissements, s’inquiète Denis Basset (FO).
« L’absentéisme monte parce qu’on a épuisé les équipes, on rappelle les personnels sur leur temps de repos, les départs en retraite ne sont pas remplacés », déplore quant à elle la présidente de la Coordination nationale infirmière (CNI) Nathalie Depoire.
Pour pallier ces manques, mieux vaut être polyvalent : « vous êtes infirmier en chirurgie depuis 15 ans et un matin vous vous retrouvez parachuté en cardiologie ou en diabétologie » explicite Nathalie Depoire, évoquant la « souffrance » de personnels « qui se trouvent + nuls + parce qu’ils n’arrivent pas à répondre aux questions des patients ».
« Qualité et sécurité des soins »
Dans ce contexte, l’intersyndicale FO-CGT-SUD continue de réclamer l'« abandon » du plan d’économies de « 3,5 milliards d’euros » sur trois ans d’ici à 2017, « l’arrêt des fermetures de lits » ou encore l'« abrogation de la loi santé » et de ses groupements hospitaliers de territoire (GHT), qui font craindre des restructurations.
Valorisation des salaires en adéquation avec les compétences ou la pénibilité du travail, inclusion des infirmières dans les discussions sur le système de santé ou encore meilleurs droits sociaux pour les étudiants font partie des doléances.
Interrogée sur RTL, Marisol Touraine a redit lundi soir qu’elle présenterait « d’ici la fin du mois ou au début du mois de décembre au plus tard (…) une stratégie pour améliorer les conditions de travail, pour entendre la souffrance ou le mal-être lorsqu’ils sont là » chez les soignants. Et la ministre de rappeler que « depuis 2012, l’hôpital c’est 10 milliards d’euros de plus ».
Source : http://www.20minutes.fr
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