La vie du jeune Nolan a basculé. Tombé dans le coma après avoir mangé un steak contaminé par la bactérie E. coli, il s’est réveillé avec de très lourdes séquelles, qui limitent aujourd’hui sa motricité à 10 %. >>>
LIDL : l’Agence régionale de santé (ARS) du Nord-Pas-de-Calais avait alerté sur une dizaine de cas d’intoxications alimentaires à une souche spécifique de la bactérie E. coli chez des enfants de la région.
D’autres ont développé un syndrome hémolytique et urémique, qui risque de perturber à vie le fonctionnement des reins. Deux anciens dirigeants de la société qui a fabriqué les steaks, commercialisés par Lidl, sont jugés dès ce mardi pour avoir manqué à des contrôles sanitaires.
L’un d’eux, Nolan, alors âgé de deux ans, garde aujourd’hui de graves lésions neurologiques qui limitent sa motricité à 10 %, ainsi que ses facultés intellectuelles. Aujourd’hui, sa mère fait face, tant bien que mal. « Quand je le vois, je me dis que c’est pas possible. Une maladie rare, un accident de voiture, j’aurais pu comprendre, mais pas ça, pas un simple steak ».
Aujourd’hui, elle délivre chaque jour à Nolan une vingtaine de cachets. « On ne sait même pas quelles peuvent être les conséquences à long terme d’un tel traitement, souffle la maman. Et s’il y en a, on s’en voudra encore de lui avoir administré ça… », poursuit Priscillia, qui s’est longtemps sentie coupable.
L’enquête a établi que plusieurs des victimes, des enfants pour la plupart, avaient consommé des steaks hachés surgelés fabriqués par SEB et commercialisés chez Lidl sous la marque Steak Country. SEB, entreprise de transformation de viande basée à Saint-Dizier (Haute-Marne), employait alors 140 salariés et fabriquait deux millions de steaks par semaine sur ses deux sites.
La société ayant été liquidée, ce sont deux de ses dirigeants qui sont poursuivis : son créateur et gérant depuis 1966 et le responsable qualité et hygiène. Ils sont poursuivis pour « blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois » et « tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l’homme », notamment.
Entre autres manquements, à plusieurs reprises l’entreprise avait omis de conduire des analyses spécifiques à la recherche d’E. coli0157H7, une souche particulièrement dangereuse de la bactérie E. coli. Cette analyse est obligatoire en cas de concentration élevée de la bactérie E. coli dans la viande. avoir été trompé.
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