Les parlementaires sont-ils totalement déconnectés du réel ? La question se pose alors qu’on apprend qu’une loi vient d’être votée à l’unanimité et prévoit de doubler de six mois à un an la durée d’indemnisation des élus en cas de défaite électorale.
Peut-être plus grave encore, le texte prévoit d’obliger une entreprise privée à réintégrer l’élu à la fin de son mandat, y compris dans les communes de 10 000 habitants et plus. Ainsi, l’entreprise ne sera plus libre de son recrutement.
S’il est vrai que l’équivalent dans le public (l’élu réintègre son administration à la fin de son mandat) est contestable, il faut dire que nous militons depuis des années pour que les fonctionnaires élus démissionnent de la fonction publique (dont le statut fait l’objet d’une proposition de loi visant à la supprimer, que nous soutenons), comme cela se pratique en Allemagne et au Royaume-Uni. Outre-Manche, les hauts fonctionnaires doivent même démissionner de la fonction publique avant la campagne électorale !
Le pire vient des justifications données par le rapporteur du texte, le député socialiste du Val d’Oise Philippe Doucet.
Doucet avance également que cette loi n’a pas pour seul objectif d’atténuer le choc des défaites électorales, mais surtout de diversifier le profil des élus, en facilitant l’engagement des salariés du secteur privé et des femmes notamment. Comme il est commode que ce souci de renouvellement du personnel politique coïncide avec le renforcement des avantages de l’actuel !
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Si Doucet et les parlementaires qui l’ont suivi à l’unanimité sont sincères sur les motivations de cette loi, c’est que ces derniers sont complètement coupés des électeurs qui, en tant que contribuables, sont leurs employeurs. Comment ne pas être frappé par la simultanéité de ce vote et le scrutin des 22 et 29 mars ?Source
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