Insolite. Onze Mirage 2000 vont lâcher aujourd’hui dans le ciel normand des micromolécules destinées à détruire les particules de pollution de l’air. Il s’agit de tester grandeur nature des expériences réussies en laboratoire.
De Dieppe à Alençon, de Rouen à Caen, du Havre à Évreux, de Bernay aux Andelys, de Fécamp à Louviers, c’est une expérience unique en Europe qui est menée aujourd’hui en Normandie dans les principales villes et les plus grandes zones industrielles, comme à Port-Jérôme et Gonfreville-l’Orcher. Il s’agit de tester grandeur nature un nouveau procédé de lutte contre la pollution de l’air par les particules en suspension.
UNE TRÈS LÉGÈRE ODEUR
D’abord expérimenté dans un laboratoire de physique à l’université de Grenoble, le dispositif révolutionnaire passe aujourd’hui à l’échelle réelle. Et pour y parvenir, les chercheurs ont convaincu le ministère de l’Écologie de se tourner vers la Région Normandie, régulièrement confrontée à des épisodes de pollution de l’air.
Le dispositif mis au point à Grenoble utilise des moyens aériens. Les scientifiques, qui planchent sur le projet depuis de nombreuses années, sont partis d’un principe tout simple : les particules étant volatiles, il faut les combattre et les détruire à leur hauteur. Dans un premier temps, ils ont donc utilisé, en milieu confiné, des drones. L’air des laboratoires a été volontairement pollué au-delà des normes admises et les scientifiques ont lâché dans l’air un antidote destiné à détruire les particules, quelles qu’elles soient leur nature. Les micromolécules « magiques » sont des composés carbonés organiques à base d’oxydes, de suie issue de combustions d’énergies fossiles, de chlorures et d’infinitésimaux fragments de matières organiques. Projetées dans l’air pollué, ces micromolécules de l’ordre du nanomètre détruisent les particules en suspension lorsqu’elles entrent en contact.
Les tests réalisés en laboratoire depuis vingt-quatre mois ont, selon les chercheurs, donné entière satisfaction et les indices de qualité de l’air, sitôt les microcellules lâchées dans l’air, ont permis de passer du grade « très mauvais » à « bon » sur l’échelle de la mesure de la qualité de l’air. Seul inconvénient de cette technologie : pour être efficaces, les micromolécules doivent être lâchées au-dessus la couche de pollution. C’est ce qu’ont démontré toutes les expériences menées à Grenoble.
Onze Mirage 2000 retirés du service actif décollent aujourd’hui de la BA105 d’Evreux, de Rouen-Boos, du Havre-Octeville, de Deauville, mais aussi du Charles-de-Gaulle, qui croise au large des côtes bas-normandes. Ils survoleront durant plus de deux heures la vallée de la Seine et les principales agglomérations, à près de 18 000 mètres d’altitude (le plafond pour cet avion) afin d’envoyer dans l’air les microparticules alors que la qualité de l’air, pour ce vendredi, sera moyenne.
Source : http://www.paris-normandie.fr
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